Un chemin de vie
Interview autobiographique
Jean Yves Leloup est né le 24 janvier 1950 à Angers. Il y vit une enfance et une adolescence difficile.
Suite à un « lent dérèglement de tous les sens », il est découvert dans un fossé d’Istanbul et déclaré cliniquement mort.
C'est un tournant pour lui. Une fois réanimé et rétabli, il développe un intérêt pour les expériences d’éveil dont témoignent les spirituels de différentes religions. Il y reconnaît comme un écho de ce qu’il a rencontré dans cet état de coma profond.
Il se rend ensuite au mont Athos où il est baptisé et initié à la tradition chrétienne orthodoxe et à la pratique de la méditation hésychaste.
Revenu en France, il entre dans l’ordre des dominicains à Toulouse pour poursuivre ses études de patrologie et de théologie, il y est ordonné prêtre en 1978.
C’est dans le cadre de ses études chez les dominicains qu’après l’université de Toulouse, il travaille à l’université de Strasbourg sous la direction du professeur J. Ménard.
Il s’intéresse à la bibliothèque de Nag Hammadi et publie ses premiers travaux : l’Evangelium veritatis (codex Jung), l’Évangile de Thomas, puis plus tard l’Évangile de Marie et l’Évangile de Philippe. C’est également lors de son séjour à Strasbourg qu’il développe sa connaissance des mystiques Rhénans (Eckhart, Tauler, Suzo ...) et qu’il rencontre Graf Durchkeim. Il est formé à ce que celui-ci appelle la « psychohérapie initiatique ».
Nommé Research assistant à l’Université de New York (Syracuse university), il participe avec le professeur Huston Smith et Ken Wilber a une plus ample divulgation de la Philosophia Perennis aux États-Unis.
Avec le professeur David Miller, il fait mieux connaître le monde de l’imaginal tel qu’il a été transmis par Henri Corbin.
Il collabore également à divers projets cinématographiques pour M. Productions. C’est à Los Angeles qu’il découvre les différentes psychologies transpersonnelles (Ch. Tart, Stanley Krippner).
Il est alors professeur de philosophie au lycée/université français de Los Angeles. Durant ses temps de loisir, il rencontre Krisnamurti, Swami Muktananda, Gurumayi, le maître Zen Maezumi Roshi et d'autres personnalités religieuses et spirituelles.
Rappelé en France par l’ordre dominicain, il dirige à la suite du père Maillard et avec Bernard Rérolle, le centre international de la Sainte Baume. C’est là qu’il fonde l’Institut pour la rencontre et l’étude des civilisations et organise de nombreux colloques dont la mémoire est gardée dans les annales des éditions de l’Ouvert. E. Lévinas, A. Abécassis, Professeur Keller, A. Desjardins, M. M. Davy, A. Chouraqui seront parmi ses hôtes.
Il y organise aussi le premier colloque de psychologie transpersonnelle en France avec Pierre Weil, Anne Ancelin Schützenberger et un congrès autour de l’oeuvre de Karl Graf Durchkeim.
C’est également à la Sainte Baume qu’il développe son intérêt pour Marie Madeleine et la présence du féminin dans l’histoire du christianisme.
Ses réflexions sur la dimension sacrée de la relation homme/femme, « à l’image de Dieu » le conduise au sacerdoce marié tel qu’il est reconnu dans le christianisme orthodoxe depuis les origines.
Il est accueilli par Monseigneur Vigile de l’église orthodoxe française, alors en communion avec l’église de son baptême (Russes hors frontières). L’ E O F appartient aujourd’hui à la communion des églises orthodoxes occidentales.
Au cours de nombreux enseignements au Brésil (universités de Sao Paulo, Brasilia, Rio, etc. ) il crée avec Pierre Weil, Monique Thoening et Roberto Crema, la première université holistique internationale qui deviendra la fondation pour la paix (Unipaz) reconnue par l’Unesco. Cette fondation est aujourd’hui un réseau vivant de différentes écoles particulièrement en Amérique du Sud.
Par ses écrits, conférences et retraites, il fait connaître au Brésil la tradition chrétienne orthodoxe et inspire la création de différents centres de méditation hésychaste.
Aujourd’hui, sans syncrétisme et sans sectarisme, il continue de transmettre un enseignement profondément enraciné dans le christianisme et ouvert aux grandes traditions spirituelles de l’humanité.
Il approfondit actuellement la pratique de « l’anamnèse essentielle » comme voie de guérison, et d’éveil. Il considére la philocalie et l’hésychia - fruits de la méditation hésychaste - comme étant le but de l’expérience humaine. Il en observe l’influence possible dans différentes formes d’écologies ou écosophies.
Professeur invité à l’université de Strasbourg, il participe au programme : « médecine, méditation et neurosciences ». Il continue cette oeuvre de transmission à travers un enseignement en ligne et par ses écrits dont les traductions en de nombreuses langues témoignent d’une reconnaissance internationale.